Démocratie horizontale : et si les révolutions en étaient les prémices ?

Je m’explique…

Nous connaissons depuis longtemps le système vertical : un roi de droit divin dirige ses sujets, la direction définit la politique de l’entreprise, un journaliste diffuse l’information dans les médias, etc.
C’est un système que nous maîtrisons bien.

Avec l’arrivée d’Internet, de nouvelles choses se passent. Internet en lui-même par exemple : il n’est dirigé par personne si ce n’est quelques passionnés qui soumettent des idées, peu importe qui ils sont et d’où ils viennent. Si une idée est bonne et qu’elle marche, elle a de grandes chances d’être reprise.
De la même manière, on peut citer Wikipaedia où tout le monde peut écrire pour peu qu’il ait quelque chose à apporter. Les Anonymous sont une sorte de nuage à géométrie variable sans chef. Des personnes adhérent à l’idée de « droit à la liberté d’expression sur Internet et en dehors » (Wikipaedia) et sont capable de rédiger des textes collaboratifs à une vitesse impressionnante, de coordonner des actions fortes, sans que le « nuage » n’ait de hiérarchie en tant que telle.
Ce ne sont là que quelques exemples de contenus générés par les utilisateurs et repris par leurs pairs. Sur Facebook, sur Twitter, par e-mail, une information ou une idée peut faire le tour de la planète en moins d’une heure. Les informations transitent de manière horizontale en mode peer to peer (non, ce n’est pas un gros mot), d’individu à individu sans passer par un modèle hiérarchique.

Serge Soudoplatoff explique tout ceci bien mieux que moi, et je ne saurais que vous conseiller de jeter un oeil aux 17 minutes de présentation qu’il a faite à l’ENS :

Les jeunes adultes sont habitués à Internet et à ses modes de fonctionnements horizontaux. Ils sont habitués au fait que ces modèles soient capables de fonctionner beaucoup plus vite et de manière beaucoup plus efficace que les fonctionnements verticaux. Le système vertical a des soucis à se faire dans les années qui viennent car on voit de moins en moins l’intérêt d’utiliser ce modèle quand on sait que d’autres sont plus efficaces. C’est peut-être pour ça que les têtes hiérarchiques prennent peur dans de nombreux pays ou entreprises (ACTA, LOPPSI) plutôt que de chercher à adapter et reconfigurer leurs structures.

Maintenant, si on regarde un peu ce qu’il se passe dans les révolutions actuelles au Maghreb et au Moyen-Orient, on s’aperçoit que l’outil Internet n’a pas fait la révolution, mais a aidé à leurs réalisations en apportant le fonctionnement en mode horizontal. Il a permis une transmission de l’information entre révolutionnaires et à l’extérieur, et ce, sans passer par les voix hiérarchiques. D’où la nécessité pour les dictateurs de tenter de couper les réseaux sociaux et Internet.

@slim404, révolutionnaire dans le gouvernement de transition en Tunisie twitte les réunions ministérielles en temps réel. Il a appelé à modifier la constitution tunisienne de manière à ce que chacun puisse contribuer à son élaboration. Le résultat est controversé mais l’idée de base est là.

Je pense que ce modèle est encore jeune pour pouvoir s’appliquer pleinement à nos démocraties actuelles, ou du moins, je ne vois pas encore très bien quelle forme ça pourrait prendre. Mais la réflexion est lancée et si vous voulez mon avis, elle ne va pas s’arrêter là…

Pour conclure, j’aimerais remettre un peu en avant une vidéo crée par Michael Wesch et publiée il y a 4 ans et demi. Les dernières images me paraissent tout à fait appropriées :

Cet article est totalement imparfait. Je maîtrise plus Internet que les révolutions et l’idée d’un parallèle entre les deux n’a secoué mon neurone qu’hier soir. Je compte donc sur vous pour faire progresser le débat dans les commentaires… En mode horizontal 😉

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